Fleurs de silence, bouquet de pensées



Un cri dans la nuit
Dérange le croissant de lune
Perdu dans la brume

Silence effrayant
Es-tu ennemi, ami ?
Silence rassurant

Le vide m’envahit
Mais par ta douce présence
La vie me sourit

Vertige des non-dits
En quête éperdue de sens
Douleur d’existence

Dévoile ton secret
Là dans la réalité
Crie ta vérité

Mots non prononcés
Une émotion partagée
Humain dévoilé

Laisser l’autre parler
Se taire pour mieux l’écouter
Entendre ses idées

L’Amour plein la tête
Ouvrir son cœur à un être
L’espoir en cachette

Satané silence
De toi à moi une distance
Fichue espérance

Pause dans la parole
Interlude dans la musique
Éclipse dans le bruit

                        Marion Daul




(PS)YSOLEMENT   

L’infirmière m’a encore dit ce matin :
« Prenez vos comprimés Mr Durand, allez, il faut vous soigner ! »
Ils disent que je suis psychotique. Ils ont peur de moi, je le vois bien. Je ne leur veux pas de mal. C’est juste que parfois je ne suis plus moi, je ne contrôle plus rien, une sorte de monstre s’empare de moi et fait des choses affreuses. Il crie, il gigote, il agresse, il délire. Comme un animal sauvage, comme un démon maléfique.
Je suis enfermé dans cet hôpital, je me sens comme dans une cage…
Je ne leur veux pas de mal vous comprenez, je veux me soigner, je suis malade, c’est tout.

« Mr Durand, vous êtes agité, venez nous allons vous faire une piqûre, ça ira mieux après »
Mais ce n’est pas moi, c’est ma maladie, la folie a élu domicile dans un coin de ma tête, elle y est tellement confortable, je n’arrive plus à l’en déloger !
Il y a dans mon cerveau une 3e guerre mondiale, il y a dans mon esprit un Tsunami destructeur, il y a au fond de mon cœur une apocalypse inéluctable…
Je ne vous veux pas de mal vous comprenez, je veux me soigner, je suis malade, c’est tout.

« Mr Durand, le psychiatre va venir vous voir pour discuter avec vous, parler de ce qui ne va pas en ce moment »
Je ne suis pas dans la vraie vie, c’est interdit. Je suis dans l’hôpital entre ces quatre murs. Pourquoi avez-vous battit ces barrières de briques et de plâtre ? Soignez-moi, je suis d’accord mais ne m’enfermez pas.
Je vous dérange, je vous effraie. Vous vous protégez de moi par ces murs, posés comme une frontière hermétique entre vous et ma maladie.
Ces murs vous rassurent mais moi ils me condamnent !
Je ne vous veux pas de mal vous comprenez, je veux me soigner, je suis malade, c’est tout.

De quel côté du mûr vous situez-vous ?
Du côté de celui qui est emprisonné, étouffé, stigmatisé, ou du côté de ceux qui sont protégés, bien au calme, bien au propre ?
Etes-vous bourreaux ou victimes ?
Etes-vous l’ange salvateur ou le démon redouté ?
Entre ces deux extrêmes il n’y a que quelques centimètres de béton, quelques atomes d‘idées préconçues, quelques préjugés durs comme l‘acier…
Etes-vous de ceux qui bâtissent les mûrs ou de ceux qui les abattent ?

« Mr Durand, vous ne vous calmez pas, nous allons devoir vous mettre la camisole »
Entre folie et raison il n’y a qu’un mince voile, subtil, imperceptible.
Levez le voile, abattez les murs, vous verrez que nous ne sommes pas si différents.
Je ne vous veux pas de mal vous comprenez, je veux me soigner, je suis malade, c’est tout.
                        
                                      Marion Daul


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